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14 janvier 2010

Le potentiel érotique de ma femme

 

 

le_potentiel__rotique_de396Ma première rencontre avec David Foenkinos, je la dois à Audrey qui m’a confié ce petit folio avec ce petit commentaire : «  tu verras, c’est léger, amusant, original aussi ».
Voilà entre mes mains ce roman datant de 2004, qui a trouvé un public de trentenaires, et qui permet à l’auteur de jouir d’une notoriété ciblée.
Le personnage central de ce roman, Hector, souffre de collectionnite aiguë, et le mal est si grave qu’Hector songe sérieusement à en finir avec sa vie de collecteur d’objets de toute espèce, de la boîte à musique à la boîte à fromage. Il se sent vidé de sa substance par ces courses sans fin, et la variété de ses passions successives ne lui  procurant jamais la finalité de satiété auquel est en droit de s’attendre celui qui voue toutes ses forces à la possession.
En fin de compte, après une tentative de suicide et six mois d’hôpital psychiatrique, Hector réintègre sa vie, déterminé à ne jamais retomber dans l’addiction des collections. Il semble bien réussir son pari de guérison et s’offre même le luxe de tomber vraiment amoureux d’une seule femme, Brigitte, qu’il épouse.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes,   décrit par l’écriture méticuleuse de David Foenkinos. L’auteur cultive une phraséologie simplissime, une prose apparemment attachée au concret, toute en  description pragmatique, étayée par le goût du détail. Cette précision extrême transcrit en réalité  une distanciation ironique des faits, en brossant avec la même attention les commentaires psychologiques importants et les digressions futiles : La névrose obsessionnelle de sa mère traduite par la monomanie du potage  est décrite de la même façon que la narration du bonheur ménager du jeune couple.  Le procédé humoristique est alors assez efficace, et le lecteur se prend à sourire des remarques faussement naïves de l’auteur.
citation page 46-47 ?

Par touches candides, David Foenkinos avance son récit, et nous suivons dès lors les aventures casanières du couple établi. Le bonheur installé libère Hector de ses peurs. Il peut enfin jouir sans retenue de ce nouveau confort moral, jusqu’à ce fameux moment où Hector découvre le potentiel érotique de sa femme. Ami lecteur, impossible de trahir ici ce ressort extraordinaire de la vie du couple… Vous saurez cependant qu’à cet instant, un homme n’échappe pas si facilement à son destin. Page 84 et 96
Paradoxalement, c’est à partir de ce moment que  l’intrigue me semble perdre son élan distancié.
Autant le Marcel Aymé du Passe- muraille semble prêt à surgir dans cette  fable modeste aux prétentions irrévérencieuses, autant l’absurde s’enlise dès que l’élément de plus original de l’intrigue est en place… 
Reste que le talent de l’auteur donne lieu à certaines scènes assez truculentes. (pages 154-155)
Le potentiel érotique de ma femme s’inscrit  dans une mouvance d’humour « stand up », les anecdotes ressemblent à des sketches où le lecteur s’amuse sans retenue, oublieux de la tension naturelle qui doit sous-tendre l’amenée du récit.

J’ai ouvert le roman sans idée préconçue, plutôt animée d’une sympathie  puisqu’il est censé être amusant. Malgré des  passages réellement divertissants,  je l’ai refermé vaguement soulagée de clore un récit qui n’a pas trouvé son souffle. Question de génération ?


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