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14 février 2016

Virtuoso Ostinato

Virtuoso ostinato215

Virtuoso ostinato

Philippe Carrese

L’aube (mai 2015)

ISBN : 978-2-8159-1207-5

 

Amateurs d’histoires amples et chaleureuses, de couleurs et de paysages dessinés à la plume, les romans de Philippe Carrese vous attendent.  Ce virtuose obstiné l’est, assurément, dans l’accomplissement de son destin musical qui suppose de s’arracher à la glaise épaisse de San Catello. Nous sommes en 1911, au fin fond de la campagne lombarde. C’est là que vivent Volturno Belonore et ses fils, qu’il exploite sans vergogne. La vie est âpre dans ce village montagnard, les journées consacrées au travail des champs.  Les villageois forment une communauté resserrée sur elle-même,   organisée autour des traditions et des stratifications héritées d’âges immémoriaux.  Seule la musique que le Père Steinegger,   le  curé du village, essaie de transmettre tant bien que mal grâce aux cantiques dominicaux, ouvre un horizon différent aux jeunes voix de la paroisse. Des trois fils de Volturno, c’est le cadet Marzio qui impressionne le prêtre par la justesse de sa  voix. Très vite, il permet à l’enfant  de s’exercer sur l’harmonium de la paroisse, ce qu’accepte Volturno, à condition que les répétitions aient lieu le soir, toutes besognes familiales accomplies.  Veuf de la mère des trois garçons, Volturno a épousé en seconde noce Ofelia, le plus jolie femme du village,   beaucoup plus jeune que lui. Ofelia est si belle que tous les hommes en sont plus ou moins amoureux. N’empêche, Ofelia se montre très sage,   sous la houlette de l’acariâtre belle-mère, elle assume les tâches d’une mère de famille nombreuse, puisqu’en plus des 3 beaux-fils, elle élève Vittoria  sa petite fille. Mais à mesure que Marzio  grandit, la complicité qui rapproche Ofelia de son beau-fils devient de plus en plus tendre. Dans cette petite communauté,   cette situation peut se révéler explosive.

D ‘autant que les villageois ne manquent pas de se préoccuper de la soudaine passion de Volturno pour « sa mine ». Le paysan s’est mis en tête de trouver un filon de minerai prometteur de fortune, et il n’épargne plus sa peine pour retourner le  champ des Frêles, risquant dans cette entreprise sa fortune… Et la vie de ses fils.

L’arrivée d’un musicien charmeur achève de faire voler en éclats l’ordonnance de cette microsociété.  De drame en drame, la tragédie bouleverse San Catello, au point de ne plus faire de différence entre les morts, les meurtres, les accidents.  C’est un souffle épique que Philippe Carrese maîtrise parfaitement.  L’écrivain, par ailleurs scénariste et dessinateur, dresse un portrait formidable de la montagne Piémontaise,  paysages humides et froids de l’hiver, âpreté de la vie  paysanne au début du XXe siècle, aspirations à la tendresse des âmes tendres…

Dans ce récit construit en puzzle, le lecteur sait très vite que Marzio a échappé à la malédiction des Belonore, mais à quel prix ?  Rien n’est achevé cependant quand vous refermez les presque 400 pages du roman… Reste à espérer que Philippe Carrese nous livre  rapidement une suite.

 

 

 

 

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