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25 décembre 2009

Millénium 3- La reine dans le palais des courants d'air

 Mill_nium_3393
Auteur: Stieg Larsson
Millénium 3
La reine dans le palais des courants d’air
Actes Sud,/ actes noirs
ISBN:978-2-7427-7031-1
Septembre 2007



Alors que le premier volume reposait sur une intrigue indépendante, ce troisième tome se présente comme une suite du deuxième roman. Cette construction en forme de feuilleton dispense de revenir sur la présentation des personnages, et permet d’entrer directement dans le vif du sujet.
Dernier volet de la trilogie officielle "Millénium" La reine dans le palais des courants d’air nous permet de retrouver Lisbeth  Salander  dans un moment critique. Pour mémoire, à la fin de la fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette, nous laissions l’héroïne Lisbeth Salander en grand danger de mort, une balle dans la tête, ressuscitée et extirpée de la tombe que son frère, Ronald Niederman, et son père, Zalachenko, lui avaient préparée dans les bois autour de la ferme isolée où cette fille tenace avait réussi à les retrouver.

La reine dans le palais des courants d’air
s’ouvre au moment où Lisbeth est opérée et sauvée par  Anders Jonasson, le médecin urgentiste de l’hôpital Sahlgrenska à Göteborg. Sauver la vie de quelqu’un implique un lien, même quand c’est dans le cadre de son métier. Jonas devient donc un personnage qui conquiert son importance, d’autant que l’hôpital devient la résidence obligée de Lisbeth, pendant une bonne partie du récit.
Mais si Lisbeth parait un long moment hors d’elle-même, les événements vont continuer à se focaliser sur sa survie jusqu’à la reprise progressive de ses facultés d’investigations; le lecteur assidu sait depuis le premier volume que  Lisbeth possède des dons bien particuliers. La reine est à terre, elle va se relever.
Comment?  Il serait dommage d’en développer  les péripéties ici,  d’autant que le fil du roman n’est évidemment pas très simple.

Selon la construction spécifique  que  Stieg Larsson a  établie dès le premier volume, les péripéties du récit se déroulent selon des séquences chronologiques précises, au cours desquelles l’intrigue avance simultanément   pour tous les protagonistes. Ce procédé maintient parfaitement le suspense, à l’égal d’un film où, d’un plan à l’autre, le spectateur entrevoit par la séquence des images les  enchaînements des  éléments de l’histoire.

D’un côté, il faut compter sur les efforts de Mickaël Blomkvist, qui s’est adjoint les compétences  de la rédaction de Millénium, pour remuer ciel et terre afin de démontrer l’innocence de Lisbeth. D’autre part, les membres de la police de Stockholm, sous les ordres du commissaire Bublanski, doutent de plus en plus sérieusement des conclusions établies lors de l’enquête menée sous la juridiction du procureur Richard Ekström.
Parallèlement, les comparses de Zalachenko  poursuivent leurs activités, plus ou moins couverts par la section spéciale de la Sapö, à l’origine de l’impunité de l’ex-espion soviétique. Politique et affairisme se combinent pour refermer un piège sournois sur l’héroïne du récit.
À côté de  ces personnages déjà connus dans le roman précédent, Stieg Larsson introduit un certain nombre de personnages originaux, parmi lesquels figurent  le commissaire Torsten Edklinth et son auxiliaire Rosa Figuerola. Ne manquent pas de répondre présents Armanjski et Holger Palmgren, bienfaiteurs historiques de Lisbeth. Le petit monde de Millénium connaît aussi moult perturbations, ce qui permet de passer implicitement de la tension du déroulement de l’intrigue principale aux diverses pressions que chaque personnage rencontre dans sa vie personnelle. Le résultat donne de la consistance à la vie autonome des personnages, il participe à la création d’un univers Millénium qui tient sa cohésion sur la durée des trois volumes. Ceci explique la séduction que la saga opère sur les lecteurs, vite « accros » au style et aux personnages eux-mêmes. Je me suis amusée à relever les remarques de fans qui entreprennent leur lecture comme on prend des nouvelles de parents ou d’amis  que l’on sait soucieux. Curieux mélange de curiosité et de compassion, qui nous tient en haleine. L’analogie avec la construction des séries télévisées paraît assez évidente en effet.

Si vous arrivez jusqu’à cette page sans avoir encore entrepris votre propre plongée dans le monde de Millénium, ce dont je doute malgré tout, vous aurez compris que le divertissement phare de la période hivernale pourrait bien vous être offert sur ce plateau. N’ayez pas peur de l’apparence volumineuse des trois tomes. Cette littérature s’avale bien mieux que les gélules vitaminées vendues en pharmacie. Elle me paraît efficace à souhait pour rompre avec la monotonie des jours sans soleil. Seule mise en garde indispensable : attention à l’addiction!
Malheureusement, la disparition prématurée de Stieg Larsson nous prive de ce danger.





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